La 10e Chambre correctionnelle du TGI de Paris

a condamné Jean-Baptiste Rivoire pour violences volontaires contre le grand reporter, Didier Contant.

Paris, le 26 novembre 2009
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Revue de presse : Midi Libre, El Watan, Horizons, Soir d'Algérie, INFOS SANS FRONTIÈRES et Immédias, le blog de Renaud Revel sur L'Express.fr blog

Maître Gény-Santoni : “Le journaliste Didier Contant a été victime de calomnie, et il en est mort”

Ecouter Maître Gény-Santoni, l’avocat de Rina Sherman, ancienne compagne de Didier Contant et auteur du livre témoignage Le huitième mort de Tibhirine


Maître Gény-Santoni sur les Moines de Tibhirine

Le 27 septembre 2010, Audience d'appel à chambre 2-8 de la cour d’appel de Paris

Jean-Baptiste Rivoire, journaliste de Canal+, sera ré-entendu en appel dans le cadre du procès dans lequel il a été condamné pour violences volontaires contre la personne de Didier Contant, grand reporter qui a trouvé la mort lors de sa troisième enquête sur la mort des Moines de Tibhirine.



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:
Lazhari Labter Editions, Alger, 2007

ou Editions Tatamis, Paris, 2007

4e de couverture
ENGLISH VERSION
Victime d’une campagne calomnieuse sans précédent, en février 2004, le grand reporter Didier Contant fait une chute mortelle d’un immeuble parisien alors qu’il s’apprêtait à publier son enquête sur la mort des moines de Tibhirine en Algérie en 1996. Les résultats d’un long travail d’investigation sur le terrain à Blida par l’ancien rédacteur en chef de l’agence Gamma confirment que les moines ont été enlevés et assassinés par le GIA (Groupe Islamiste Armé). Mais à Paris, des confrères affirment auprès des rédactions parisiennes que Didier Contant travaillait pour les services français et algériens dans le cadre de son enquête sur les moines, déconseillant toute publication de son investigation. Ces lobbies, composés de journalistes, d’éditeurs, d’avocats et d’organisations de droits de l’homme, brandissent le témoignage d’un sous-officier transfuge de l’armée algérienne, tendant à prouver l’implication de l’armée dans le rapt des moines. Didier Contant vivait cette campagne calomnieuse comme une catastrophe professionnelle ; dépossédé de son honneur, de sa dignité et de la capacité de gagner sa vie, il ne put l’accepter. Rina Sherman livre un témoignage saisissant sur la mort de son compagnon, Didier Contant. Pour rendre hommage à l’homme qu’elle a aimé, elle raconte avec brio leur grande histoire d’amour et la tragédie qu’ils ont vécues. Son récit se lit comme un roman, comme un thriller, dans lequel suspense, investigation et combat se confondent dans une réflexion essentielle : Il ne faut pas se taire afin que soit respecté l’un des droits fondamentaux de l’homme, celui de la liberté d’expression.
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Préface
Didier Contant est mort. On a dit que c’était un accident. On : pronom personnel indéfini, désigne ici d’une manière vague les autorités algériennes mais également françaises. Sa compagne, non convaincue, a voulu enquêter. Et elle l’a fait d’une manière farouche et déterminée. Je ne sais pas si Didier Contant a été tué, est mort accidentellement ou tout simplement été victime de circonstance non élucidée. En revanche, c’est que la mort d’un confrère quelle qu’elle soit mérite qu’on y porte un intérêt.
Cet intérêt n’a pas été porté sur le cas de Didier Contant, mais à la lecture de l’enquête de sa compagne, on ne peut avoir que des doutes sur cette mort fortuite qui arrangeait tout le monde en définitive. Devant ce travail colossal, minutieux, on ne peut que s’incliner. À la lecture des pages qui suivent, les autorités ne peuvent rester indifférentes et, pour avoir la conscience tranquille, devraient instruire cette mort.
Pour cela il est vrai que du courage politique est nécessaire, non seulement en France mais également en Algérie : or ce courage est bien ce qui manque hélas des deux côtés de la Méditerranée.
Le lecteur - lui comprendra que le mystère reste entier sur la mort de Didier Contant, le huitième mort de Tibhirine.
Antoine Sfeir
En quête de vérité


Le huitième mort de Tibhirine
Tatamis, Paris, 2007. Lazhari Labter & Le Soir d’Algérie, Alger, 2007

Hymne en faveur de la liberté d’expression, le témoignage de Rina Sherman est nécessaire, indispensable, vital. D’abord forte puis en proie à des doutes, obstinée puis découragée - qui ne le serait pas -, rêveuse mais ancrée dans une réalité affreuse, Rina Sherman reste toujours malgré tout animée d’une même volonté de faire toute la lumière sur l’affaire « Didier Contant ».
Et là réside tout l’intérêt d’un tel récit : persévérer dans ce que l’on pense être juste, se battre pour une réalité que l’on pense possible. Démultipliée au sens d’une héroïne de fiction, Rina Sherman apparaît comme incomprise, maltraitée, invisible, dévoilant pourtant une réalité facilement observable, pour peu qu’on prenne le temps de s’y attarder et de la regarder en face. « Facilement observable » ne signifie pas ici qu’il faille légitimer cette réalité, ni même la comprendre, ou encore moins l’accepter. Mais il est tout autre d’entrevoir ne serait-ce que son existence. Avoir prise sur la réalité médiatique, en particulier celle véhiculée par la presse écrite, telle devient la mission de Rina Sherman au fur et à mesure de son enquête. Comprenez, la réalité médiatique dominante, celle que l’on propose traditionnellement en la glorifiant d’être la vraie, ou du moins la plus plausible.
Deux phénomènes médiatiques, traduisant chacun une vision de la réalité, ne peuvent cohabiter sur une même affaire. L’un doit nécessairement l’emporter sur l’autre, l’écraser, le réduire au silence, quoi qu’en soit le prix. À l’éthique et la déontologie journalistiques de jouer pleinement leurs rôles dans cette opposition, disons même : ce combat.
Bref, ce témoignage bouleversant d’une femme en quête de vérité devrait inciter chacun d’entre nous à réfléchir et s’investir dans une lutte dont l’objectif serait de mettre en lumière les entraves, pourtant quotidiennes, à ce qui constitue encore aujourd’hui, malgré sa faiblesse toute relative, l’arme la plus puissante dont dispose tout citoyen : la liberté d’expression.
Gageons donc, dans un premier temps, que cet ouvrage ne constitue qu’une étape d’un processus qui permettrait à terme de déboucher sur une autre réalité, celle de son auteur, visible cette fois aux yeux de tous, le temps au moins d’être prise en compte. En attendant, comme le disait Jean Rouch, « faisons comme si ce que l’on raconte est vrai. En faisant comme si, on est je crois beaucoup plus proche de la réalité »


David JOSSEROND
Le 13 mars 2007
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