Pèlerin Magazine No. 6499
2007.06.21
Témoignage : Le huitième mort de Tibhirine
Par Paula Boyer
C'est d'abord un cri d'amour. Celui d'une femme pour un homme. Cet homme s'est suicidé à Paris. Dans des conditions apparemment mystérieuses. Et sa compagne, cinéaste, anthropologue d'origine sud-africaine, a minutieusement enquêté sur ce qui l'a conduit à ce geste. Ancien rédacteur en chef de l'agence Gamma, devenu photographe et journaliste indépendant, collaborateur occasionnel de Pèlerin, Didier Contant enquêtait sur l'assassinat des moines de Tibhirine en 1996, en Algérie.
Plusieurs séjours dans la région de Blida lui avaient donné la certitude que les moines ont bien été enlevés et assassinés par des groupes islamistes. Mais de retour à Paris, il ne réussit pas à faire publier son travail. Car, des confrères, des éditeurs, des avocats, des organisations de défense des droits de l'homme font courir le bruit qu'il travaille pour les services secrets français et algériens. Brandissant le témoignage d'un ancien sous-officier de l'armée algérienne, ces lobbies (groupes de pression) essaient de faire prévaloir une autre thèse : celle selon laquelle l'armée algérienne serait impliquée dans l'enlèvement des moines.
Dans son livre, Rina Sherman montre comment Didier Contant, catastrophé par les calomnies dont il est victime, finit par mettre fin à ces jours. Ce livre, fruit d'un travail minutieux, se lit d'une traite. Il est aussi un témoignage cru sur les mœurs parfois douteuses de la presse.
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